Les jardiniers amateurs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la permaculture. Mais au fait… savez-vous vraiment de quoi il s’agit ? Ce petit guide vous aide à mieux comprendre ses grands principes afin de la mettre en place dans votre jardin. Découvrez les atouts d’une méthode 100% bio pour un potager sans engrais !
La permaculture, qu’est-ce-que c’est ?
La permaculture est à la fois une nouvelle approche du jardinage et une philosophie de vie. Les végétaux vivent dans un environnement auto-suffisant qu’il faut connaître et respecter.
Aux origines de la permaculture…
Le mot « permaculture » vient de l’expression anglaise « permanent agriculture », agriculture permanente. Ce concept a émergé au Japon et en Australie dans les années 1970. Face à l’extension de l’agriculture intensive dans le monde, il valorisait le fonctionnement harmonieux de l’environnement.
La permaculture défend l’idée que la nature n’a pas besoin d’être modifiée car l’écosystème est déjà sain en lui-même. Certains animaux et plantes sont complémentaires, c’est-à-dire qu’ils s’entraident pour survivre. Les hommes doivent connaître leur environnement pour utiliser au mieux ses ressources sans les amenuiser.
Les principes et objectifs de la permaculture
La permaculture est un mode d’action qui s’adapte à la biodiversité de chaque écosystème. Désormais, on parle de « culture de la permanence ». Pour adopter cette méthode, il faut observer les processus naturels dans leur globalité, en prenant en compte les interactions des êtres vivants. Les hommes pourront ainsi y intégrer leurs activités sans rien modifier. L’enjeu principal ? Contribuer à résoudre les problèmes environnementaux créés au 20ème siècle.
Voici les trois grands objectifs de la permaculture :
Objectifs | Exemples de terrains d’action |
Préserver la vie sur terre | Prendre soin des éléments naturels comme l’eau, le sol, les forêts ; privilégier l’apiculture naturelle, la replantation des arbres… |
Améliorer les conditions de vie des hommes | Encourager l’économie sociale et solidaire |
Partager équitablement les ressources | Soutenir la réduction des déchets et l’achat de produits en vrac, construire des toilettes sèches… |
La permaculture ne se résume pas à un système d’agriculture durable. Elle regroupe un ensemble de techniques utilisées dans plusieurs terrains d’action, tels que :
- l’aménagement de l’espace
- la préservation de la biodiversité
- le développement des énergies durables
- la réduction de la pollution en ville…
Quelques idées reçues sur la permaculture
Avant de passer à l’application concrète de ce mode d’action dans votre potager, arrêtons-nous un instant sur ce que la permaculture… n’est pas !
- Ce n’est pas seulement une méthode de jardinage car celle-ci est une technique parmi d’autres ;
- elle ne se résume pas à l’agroécologie et va au-delà du développement durable ;
- elle n’est pas un simple effet de mode : aujourd’hui, de nombreuses municipalités soutiennent des « initiatives en transition » ;
- elle n’est pas difficile à mettre en place et se traduit par de petits gestes au quotidien !
Comment faire mon jardin en permaculture ?
S’initier à la permaculture est simple et rapide… Au-delà des techniques, il est essentiel d’apprendre à observer votre environnement proche pour connaître les besoins et les atouts des plantes cultivées.
Une méthodologie appliquée à mon potager
Pour mettre en œuvre la permaculture dans votre jardin, découvrez la méthode OBREDIM ! Voici ce que désigne cet acronyme…
Les étapes | Comment faire dans mon jardin ? |
Observation | Si l’observation est primordiale avant la mise en place du jardin en permaculture, celle-ci doit être continue tout au long du processus. Il vous faut connaître la topographie de votre sol, la qualité de votre terre, les cycles biologiques de la faune et de la flore, le climat dans votre région, l’écoulement des pluies, les zones d’ombres et l’ensoleillement, les risques de pollution… Notre conseil ? Prenez des notes minutieuses et modifiez les données selon vos observations. |
Bordures | Quel sera le périmètre de votre jardin ? Combien d’argent pouvez-vous consacrer à votre potager ? Connaissez-vous les législations en vigueur ? Combien de temps souhaitez-vous y passer ? Etc ! |
Ressources | Listez les plantes que vous souhaitez cultiver, le matériel à disposition, les points d’eau à proximité, les personnes pouvant vous aider, les livres sur la permaculture… |
Évaluation | Vous faites le bilan des trois premières étapes. Vous connaissez parfaitement votre environnement et les ressources disponibles. Vous identifiez ce que vous souhaitez réaliser. |
Design | Pendant cette phase, vous dessinez le plan de votre potager, vous imaginez les associations de légumes, vous discutez de vos idées… |
Implémentation | Voici la phase concrète de semis et de plantation, pendant laquelle vos idées prennent forme ! Vous respectez votre agenda. |
Maintenance | Vous entretenez soigneusement votre potager et notez tous les phénomènes que vous n’aviez pas anticipés. Vous observez les résultats obtenus afin d’améliorer votre jardin dès l’année suivante. |
Quelques terrains d’actions pour un jardin en permaculture
En vous appuyant sur la méthodologie OBREDIM, voici quelques étapes nécessaires à la construction de votre jardin bio.
- Renseignez-vous bien sur les besoins des légumes et des herbes que vous plantez. Les légumineuses, par exemple, sont riches en azote. Si votre terrain en manque, n’hésitez pas à planter ces engrais naturels !
- Découvrez les associations possibles de légumes. Certaines plantes sont « compagnes », c’est-à-dire qu’elles s’entraident pour pousser. C’est le cas des trois sœurs : le maïs, les haricots et les courges !
- Privilégiez les plantes et les légumes régionaux, qui pousseront plus facilement.
- Faites une liste des animaux et insectes qui se promènent dans la région…
- Découvrez les herbes folles qui seront intéressantes à la fois pour votre jardin et pour votre cuisine.
- Faites une liste des petits plats que vous aimez mijoter… et plantez en fonction de vos goûts !
Exemples d’associations de cultures au potager
Les associations de plantes et de légumes sont essentielles en permaculture. Elles évitent l’utilisation d’engrais et réduisent la consommation en eau. Sur le long terme, elles peuvent même renforcer la qualité de votre sol. On en distingue trois types :
- les associations prenant en compte l’allélopathie, c’est-à-dire, les interactions positives ou négatives des plantes entre elles ;
- les associations géographiques, qui dépendent de la place occupée dans le sol. Certaines plantes peuvent servir de tuteur à d’autres ou leur faire de l’ombre ;
- les associations dans le temps, car toutes les plantes ne poussent pas au même rythme.
En vous renseignant sur ces associations, vous pouvez créer des parcelles selon la technique de l’assolement et de la rotation des cultures. N’hésitez pas à faire des essais, car de nombreux facteurs entrent en jeu : climat, qualité du terrain, apport en eau…