Quelles techniques pour ne pas manquer de place au potager ?
Que l’on soit un citadin aguerri ou un amoureux de la campagne, il est plaisant de passer du temps dans son jardin et de récolter les fruits et les légumes que l’on a plantés. On peut dire qu’en moyenne, un potager conçu et entretenu selon des méthodes d’espacements et de semis classiques produit environ 3 kg de carottes, 5 kg de tomates, 2 kg de haricots et environ une dizaine de laitues ou de salades autres par mètre carré.
Pour être autonome et ne plus avoir besoin de faire un tour sur le marché, il faut donc un espace conséquent. C’est là que le bât blesse. Aujourd’hui, la tendance est aux petits espaces. Les terrains sont chers et ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir s’installer sur une très grande surface. L’autre problème du jardinage est qu’il prend du temps et qu’à l’heure actuelle, la plupart des gens en ont très peu. Comment faire ?
Cultiver ses fruits et légumes en sortant des sentiers battus va offrir l’opportunité d’avoir de belles récoltes dans de touts petits espaces. Pour cela, il suffit d’être un peu malin et de s’intéresser de près à chacune des espèces que l’on souhaite faire pousser et à ses particularités. À la clef : un gain de temps, un gain d’espace et un gain d’argent !
Trois techniques sont intéressantes à utiliser dans un espace restreint :
- la culture en blocs
- la culture en semis successifs
- la culture qui associe les légumes selon leur taille
Cultivez vos légumes en blocs
Dans la culture traditionnelle, on plante les légumes en rangs. Ils sont espacés les uns des autres par une distance assez importante que l’on nomme l’inter-rang. Cette distance est nécessaire pour permettre de passer entre eux ou de circuler avec une brouette. Cette méthode est parfaite pour ceux qui ont de très grandes étendues de terre à cultiver. Autrement dit, elle convient surtout aux maraîchers.
Elle est, cependant, excessivement gourmande en espace et va poser problème dans les petits potagers, car elle leur fait perdre une place énorme. Une méthode simple a été mise au point pour régler ce souci. Il n’est besoin que de resserrer les rangs et de travailler la terre en blocs rectangulaires. Cette technique n’est pas sans rappeler celle qui était utilisée au Moyen Âge, dans les monastères, pour la culture des simples et des aromates.
Dans les faits, on pense qu’une largeur d’1m20 est suffisante pour le rectangle. Elle limite les risques de piétinement de la parcelle. Pour la longueur, elle dépend de l’espace que l’on possède et des plantations que l’on souhaite faire. On plante ensuite sur ce bout de terre préalablement défini les légumes que l’on désire en laissant partout, autour d’eux, une distance équivalente.
Quel rendement peut-on obtenir avec cette technique ? Réponse dans le tableau suivant où nous prenons l’exemple des carottes.
Culture en inter-rangs de la carotte | distance entre les rangs de 25 à 30 cm | éclaircissage entre 5 et 8 cm | récolte sur un mètre carré d’environ 100 carottes |
Culture dans un bloc rectangulaire de 70X70 cm | distance entre les rangs de 7cm | éclaircissage des carottes à 5 cm | récolte dans le carré d’environ 196 carottes |
Utilisez des cultures successives
Quel est le principe de la culture successive que l’on appelle également la « culture à la dérobée » ? Il s’agit ici de faire pousser plusieurs légumes sur une même parcelle, au cours de la même année. On décide d’établir une culture principale et on lui associe des cultures secondaires qui vont occuper l’espace soit juste avant, soit juste après la pousse de la culture première.
Cette technique est intéressante, car elle permet de cultiver, selon la région et le climat, jusqu’à trois variétés au même endroit. Elle est particulièrement rentable et permet d’optimiser chaque mètre carré de terre cultivable. Elle est possible dans un potager écologique et biodynamique, car elle permet de découvrir la technique des engrais verts.
Qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de plantes que l’on cultive afin d’améliorer la fertilité et la rentabilité des sols. Ces plantations possèdent de nombreux avantages :
- Elles fissurent le sol grâce à leurs racines et assurent ainsi une meilleure perméabilité à l’air et à l’eau.
- Elles représentent pour certaines, comme le trèfle ou les pois, un apport d’azote qui est très important pour les cultures suivantes.
- Elles empêchent les mauvaises herbes de pousser, protègent les sols et forment un paillage naturel.
Voici un tableau pour vous indiquer quelles cultures peuvent se succéder sur vos parcelles :
Premier légume | Radis-Avril | Épinard-Mi-Mars | Chou-rave-Mars |
Deuxième légume | Betterave-Fin-Mai-Début-Juin | Tomate-Mi-Mai | Aubergines-Juin |
Troisième légume | Poireaux-Fin-Août | Salade-Mi-Septembre | Phacélie (engrais vert)-en même temps que d’autres comme des choux |
Alternez les légumes de différentes tailles
Cette technique est certainement la plus simple à utiliser dans un petit potager. Comment marche-t-elle ? On associe plusieurs légumes de tailles différentes sur une même parcelle. Si l’on plante des choux, on peut disposer entre eux des salades ou des radis.
Cette méthode est d’ailleurs adaptée avec toutes sortes de légumes-feuilles. Elle permet non seulement de gagner de la place, mais favorise également un meilleur rendement. C’est l’une des façons de faire les plus utilisées dans les potagers cultivés de manière écologique ou biodynamique.
Plus besoin aujourd’hui d’avoir un grand terrain pour s’adonner au jardinage et au potager. Il existe de nombreuses techniques qui permettent de cultiver de nombreux légumes ensemble et qui assurent un bon rendement sur une place limitée. On retrouve le bonheur de déguster de bons produits et on peut initier les enfants aux joies de la terre sans y passer trop de temps ou d’énergie.