Des feuilles décorées de taches noires, jaunissement et chute prématurés du feuillage : nul doute, vos rosiers sont atteints de Marssonina Rosae. Alors, comment prévenir l’apparition de cette maladie ? Et surtout quels moyens pour la traiter ? Nos conseils dans les lignes qui suivent !
Marssonina Rosae : Qu’est-ce que c’est ?
On entend par « Marssonina Rosae » une maladie cryptogamique, c’est-à-dire provoquée par un champignon du type Diplocarpon Rosae. Ce dernier se multiplie et se loge généralement sur les feuilles des rosiers.
Fiche d’identité
Nom de la maladie | Marssonina Rosae (ou taches noires des rosiers) |
Type | Maladie cryptogamique |
Période à risque | De mars à novembre |
Partie attaquée par la maladie | Feuilles |
Conditions favorables | Climat pluvieux et doux |
La maladie s’identifie aux taches brunes ou noires qu’elle occasionne sur le feuillage des rosiers. Les marques, majoritairement irrégulières et entourées d’auréoles jaunes, se manifestent à la fois le long des nervures et sur le bord des feuilles. Les zones contaminées peuvent s’étendre rapidement si aucun traitement n’est appliqué.
ATTENTION : l’Anthracnose, qui est une autre maladie cryptogamique, peut être confondue avec le Marssonina Rosae. Sachez toutefois qu’il existe un petit indice pour vous aider à les différencier.
Les taches de l’Anthracnose sont recouvertes de gouttes orangées, tandis que celles du Marssonina Rosae sont entourées d’auréoles jaunes.
Conditions favorables au développement du Marssonina Rosae
Un climat humide et doux ainsi que les alternances estivales (d’humidité et de sécheresse) sont des conditions favorables au développement des champignons responsables du Marssonina Rosae. Ainsi, les fortes attaques se produisent généralement entremars et octobre.
Le froid interrompt l’évolution du Diplocarpon Rosae qui se réfugie dans les feuilles malades tombées au sol, dans les fissures de l’écorce et sur les écailles de bourgeons. Dès lors où les conditions de développement sont réunis, les champignons prennent de l’ampleur et la maladie s’intensifie.
La contamination s’effectue par dissémination des spores (vent, pluie, arrosage…). Le Marssonina Rosae se propage grâce au développement du mycélium (partie végétative du champignon) jusqu’à d’autres feuilles. Se manifestent alors de nouvelles taches noires nécrosées sur les folioles à partir desquelles des spores seront disséminées.
Bon à savoir : Une tache noire de 5 millimètres de diamètre peut libérer jusqu’à 20 000 spores.
Cycle de la maladie
Hiver | Conservation du champignon sur les feuilles mortes tombées au sol et les rameaux. |
Printemps, Été, Automne | Développement du champignon et intensification de la maladie qui se transmet par la dissémination des spores. |
La maladie des taches noires : Un danger pour vos rosiers ?
Un rosier peut voir ses défenses amoindries par la présence du Marssonina Rosae. La maladie diminue la croissance de la plante étant donné que les cibles principales du champignon sont les feuilles. Ces dernières, gangrénées par l’agent pathogène, finissent par s’asphyxier, jaunissent puis tombent. Lorsque l’attaque est puissante, le rosier peut être totalement défeuillé vers la fin de l’été.
Le Marssonina Rosae n’est pas également dommageable pour la santé de vos rosiers. Il engendre aussi des conséquences néfastes sur les qualités ornementales de vos plantes. En effet, ces taches noires auréolées de jaune sont loin d’être esthétiques.
Comment prévenir l’apparition de la maladie ?
La prévention de la maladie des taches noires du rosier se base généralement sur des techniques culturales.
- Si vous habitez dans une région où le climat est humide, c’est-à-dire favorable au développement du champignon, il est recommandé de choisir des variétés résistantes. Quand vous ferez votre sélection, privilégiez les rosiers botaniques ! Pour les identifier, il suffit de se référer aux étiquettes.
- N’oubliez pas l’étape du binage lorsque vous entretenez vos rosiers. Cela consiste à ameublir la couche supérieure du sol autour des plantes en enlevant les herbes et les feuilles. L’opération doit se faire quotidiennement, surtout au printemps et en automne.
- Si vous plantez des rosiers grimpants, faites en sorte que les feuilles soient bien aérées. Pour ce faire, procédez régulièrement au taillage.
- Veillez à ce que vos rosiers soient exposés au soleil et à l’abri du vent. Non seulement cela permet un développement optimal de la plante, mais endiguera également l’attaque des champignons.
- Évitez de trop arroser les feuilles de vos plantes. Ce conseil s’applique à tous les jardiniers qui souhaitent prévenir l’apparition des maladies cryptogamiques en général.
- Évitez des séances d’arrosages en plein soleil. Celles-ci doivent se faire en matinée. Cette recommandation s’applique pour tous types de plantes en général.
- Si votre plantation se situe sur un terrain à risque, il est préférable d’utiliser un traitement préventif à base de décoction de prêle ou de purin d’ortie. La solution (diluée à 1/10e) est à pulvériser toutes les 2 semaines, de mars à novembre, c’est-à-dire au début du printemps jusqu’à la fin de l’automne.
Comment soigner le Marssonina Rosae ?
Première option : la bouillie bordelaise
Pour limiter l’apparition ou soigner la maladie des taches noires, les jardiniers se tournent généralement vers la bouillie bordelaise, un fongicide bio composé de chaux éteinte et de sulfates de cuivre. Ce produit possède une action bactériostatique et algicide, ce qui lui permet d’éliminer facilement les champignons. Il est disponible sous forme de poudre à diluer. Son application s’effectue après la taille de vos rosiers, si possible au début du mois de février.
Toutes les 2 semaines, faites 2 pulvérisations. Pas davantage, sinon vous risquerez de tuer vos rosiers. En effet, le cuivre peut s’accumuler et détruire la faune et la flore du sol à forte quantité.
Deuxième option : la poudre de soufre
Si vous êtes un jardinier bio soucieux de la nature, vous pouvez également vous tourner vers le soufre. Utilisé pour ses vertus fongicides et désinfectantes, ce produit constitue une autre alternative pour se débarrasser des champignons responsables du Marssonina Rosae. Il est disponible sous 2 formes : mouillable et en poudre. Si vous optez pour le soufre en poudre, prévoyez environ 2g/m2 pour le traitement de vos rosiers. Si par contre, vous choisissez le soufre mouillable, la dose à utiliser se situe aux environs de 1 g/l d’eau.
L’application est à renouveler une fois toutes les 2 semaines ou après chaque épisode pluvieux.