À l’origine, l’herbier était une activité réservée au monde universitaire. Mais de par son aspect très ludique, l’activité finit par séduire bon nombre de pratiquants amateurs, surtout les enfants. En effet, l’herbier est une activité pour sensibiliser les plus jeunes à la diversité de la nature. C’est également une façon pour les botanistes en herbe d’apprendre le nom des plantes. Plus récemment, l’herbier a été introduit dans les intérieurs en guise d’accessoires de décoration.
Qu’est-ce qu’un herbier et à quoi sert-il ?
Dans sa définition la plus classique, l’herbier désigne une collection de plantes séchées. L’herbier sert de support pour les actions de recensement de la flore d’un endroit précis. Il permet donc de suivre l’évolution de la flore au fil du temps. C’est en réalisant des herbiers que les botanistes sont capables de déterminer si des plantes sont nouvelles, invasives ou en danger d’extinction.
Plusieurs scientifiques de renom se sont adonnés à la réalisation d’herbiers. Pour la majorité d’entre eux, c’est l’œuvre de toute une vie. En effet, un herbier parfaitement réalisé et conservé dans les meilleures conditions peut se conserver pendant plusieurs dizaines d’années, voire même des siècles. Avant que les technologies ne fassent leur apparition, c’est grâce aux herbiers que les naturalistes du 19e et 20e siècle ont pu étudier certaines variétés de plantes.
Comme nous le disions précédemment, la réalisation d’un herbier est aujourd’hui une activité ludique. Vous pouvez vous-même créer votre herbier et l’utiliser pour décorer un cahier ou une partie de votre maison. En fait, l’herbier se prête à diverses finalités.
De quoi a-t-on besoin pour créer un herbier d’intérieur ?
Avant de commencer à réaliser votre herbier, vous aurez besoin :
- Pour le prélèvement : d’un sécateur, d’une paire de ciseaux, d’une pelle, d’un carnet, d’un crayon
- Pour le séchage : d’un papier journal, d’un papier buvard, d’une presse
- Pour le collage : d’un papier, d’un papier gommé, de la colle blanche
- Pour le support : de feuilles de papiers assez épais (format A3 et 160g/m²)
- Pour la conservation : une chemise ou un cahier à spirale pour le classement chronologique. Prévoyez une boîte hermétique où ranger l’herbier à l’abri de la lumière, de l’humidité et des insectes.
La récolte des plantes pour la réalisation de l’herbier
Comme nous aimons le rappeler, vous pouvez réaliser un herbier dans un but scientifique ou ludique (décoration d’intérieur).
Si vous désirez réaliser un herbier dans un but scientifique, vous devez vous y prendre méthodiquement et méticuleusement. Si votre visée n’est que ludique, vous pouvez vous permettre quelques écarts.
Récolte d’une plante dans un but scientifique | Récolte d’une plante dans un but ludique |
Il faudra récolter la plante entière, depuis les feuilles, à la tige, en passant par le système racinaire. Il faut également récupérer le système reproducteur de la plante, comme les fleurs, les fruits, les sporanges. Déterrez les racines au moyen d’un canif et éliminez l’excédent de terre qui s’y accroche. Pour chaque échantillon récolté, il faut attribuer un numéro. Vous devez inscrire le lieu de la récolte, la date, le nom de la plante, les informations qui permettront de l’identifier tels que sa couleur ou son odeur. | La récolte d’une plante dans un but ludique est facile. Il suffit de couper au sécateur les parties de la plante que vous souhaitez conserver. En principe, il faut laisser sur place les racines de la plante récoltée. |
Les précautions à prendre
Quel que soit votre objectif, quelques précautions d’usage doivent être prises en compte.
Il ne faut jamais récolter par temps de pluie la plante ou lorsqu’il y a encore de la rosée, car elle ne pourra pas sécher convenablement.
Après la récolte, il faut entreposer provisoirement la récolte dans une boîte à herboriser, ou dans un sac en plastique que vous fermerez avec un lien. Ne jamais mettre deux plantes ensemble dans un même contenant. Conservez-les à l’ombre, bien au frais.
Bien sûr, vous devez vous garder de prélever les espèces protégées. Aussi, il faut éviter de récolter sur une même plante plusieurs spécimens. Ce n’est que du pur gaspillage, et vous risquez de faire disparaître la totalité de ces spécimens du site de récolte. C’est ce que les naturalistes appellent la destruction de station.
L’identification de la plante est obligation pour les naturalistes. Dans la mesure du possible, identifiez la plante juste après la récolte au moyen d’une flore. Une loupe de grossissement vous permettra de mieux observer les détails du spécimen. Si vous n’en avez pas apporté, faites-le une fois de retour chez vous.
Le séchage des plantes
Le séchage est l’étape la plus importante et la plus délicate dans la réalisation d’un herbier. Il faut mettre à sécher les plantes aussitôt après la récolte pour éviter qu’elles ne flétrissent. Il est indispensable d’aplatir la plante de manière à ce qu’elle puisse être facilement conservée.
Vous devez avoir préparé les chemises avant la récolte. Ouvrez la chemise de papier journal et disposez la plante en prenant soin à l’étaler le mieux possible. Ainsi, toutes ses parties seront visibles. Finissez en refermant la chemise individuelle. Pour éviter les faux plis, placez la chemise sous une presse ou sous une pile de livres.
En principe, le séchage prend trois semaines. Au cours de cette période, il faudra fréquemment changer les feuilles du papier journal, autrement, les échantillons vont moisir. Le remplacement des feuilles doit intervenir tous les jours pendant les deux premières semaines, puis tous les 3 jours pendant la dernière semaine. Cette fréquence n’est qu’indicative. Il faudra adapter le changement en fonction de la plante.
Le collage des plantes de l’herbier
Lorsque la plante est bien sèche, il reste qu’à la coller sur une feuille. Les botanistes utilisent souvent des morceaux de papier gommé qui collent lorsqu’on les humidifie. Ce support permet de maintenir l’herbier en place sans qu’il puisse bouger ni se décoller. Autrement, vous pouvez utiliser des bandelettes de papier autocollant ou coller certaines parties de la plante avec de la colle blanche.
Les herbiers décoratifs d’intérieur
La mise en planche est également une technique qui permet de mettre en valeur la plante.
- Pourvoyez-vous de planches en carton du même format que votre herbier
- Sur chaque planche, posez méticuleusement une plante séchée en la maintenant à plusieurs endroits avec des bandelettes de papier gommé.
- Inscrivez sur la planche au moyen d’une étiquette toutes les informations qui concernent la plante.
- Rassemblez les planches et épinglez-le sur un mur.
Conseils pour réussir son herbier d’intérieur
L’herbier est une idée de décoration novatrice. En plus de s’adapter à tous les types d’intérieurs, l’herbier offre un aspect végétal à l’endroit où il est installé.
Conseils numéro 1 | Privilégiez la qualité à la quantité. Récoltez peu de plantes, ainsi vous n’allez pas vous lasser dans la phase du séchage et de l’étiquetage. |
Conseils numéro 2 | Vous pouvez donner à l’herbier la dimension que vous le souhaitez, mais tout dépend du support. |
Conseils numéro 3 | Même si l’herbier est destiné à une fin décorative, il faut toujours mettre sur la planche ou le support les informations concernant la plante. |