La pyrale du buis est un papillon, introduit accidentellement en Europe dans les années 2000, dont la chenille se nourrit essentiellement de feuilles et d’écorce de buis (buxus). Celle-ci peut causer de sérieux dégâts aux arbustes du printemps à l’automne. Caractéristiques, Diagnostic, solutions préventives, traitements curatifs… tour d’horizon complet !
Pyrale du buis : un insecte très invasif
Fiche d’identité
Nom | Pyrale du puis |
Nom latin | Cydalima perspectalis |
Période d’activité et de développement | Printemps, été et automne |
Signes distinctifs | · Imago pourvu d’ailes blanches entourées de bande brune · Chenille verte claire à tête noire luisante et garnie de verrues noires sur le corps |
La Pyrale du buis, Cydalima perspectalis, est un papillon nocturne très courant en Europe. L’insecte fut introduit accidentellement dans le continent via des végétaux importés d’Asie. Depuis 2008, il est classé espèce invasive sur la liste de l’OEPP (Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes). L’imago est facilement observable autour des réverbères étant donné qu’il est naturellement attiré par la lumière. Avec une envergure comprise entre 3,5 et 4,4 cm, il est reconnaissable à ses ailes blanches nacrées, entourées d’une bande brune avec des reflets dorés.
Bon à savoir :
- Les chenilles du Pyrale du buis ressemblent beaucoup à celles de la Piéride du chou et la confusion est facile pour un œil non exercé. Sachez toutefois que les larves de la Piéride ne s’attaquent pas au buis.
- En Europe, la pyrale du buis s’attaque principalement au Buxus sempervirens (Buis commun), au Buxus Rotundifolia (Buis à feuilles rondes) et au Buxus colchica (Buis de Colchide ou du Caucase).
Cycle de vie
La pyrale du buis s’active du printemps à l’automne et 3 générations peuvent se succéder si les conditions de développement sont favorables. Les chenilles de première génération passent l’hiver à l’intérieur de feuilles recouvertes par des fils de soie blanche jusqu’en mars-avril de l’année suivante où elles s’attaquent aux feuilles de la plante hôte (en l’occurrence les variétés de buxus).
Au fur et à mesure du temps, elles acquièrent de longs poils blancs isolés (non urticants), un corps vert clair pourvu de verrues brunes et une tête noire luisante. À la fin de leur période de croissance (1 mois), elles mesurent entre 3 et 4 cm. Elles se transforment alors en chrysalide d’où sortira un imago au bout de 3 semaines environ.
La première génération de pyrale du buis adulte (imago) prend son envol en juin, période de l’accouplement. La femelle déposeraensuite ses œufs à la face inférieure des feuilles du buis, dont elle reconnaitra l’odeur grâce à ses récepteurs et ses antennes. Les jeunes larves en sortent au bout de 48 h et le cycle redémarre.
À l’approche de l’hiver, le rythme perd en intensité. La majeure partie des chenilles de stade 3 et 4 vont mourir. Les plus jeunes hiberneront dans un cocon en soie et reprendront leur activité en mars-avril de l’année suivante. Les chrysalides qui se sont formées entreront en phase de diapause (dormance) et ne s’épanouiront que le printemps suivant.
Les signes avant-coureurs d’une attaque de pyrale du buis
La chenille de la pyrale du buis est défoliatrice. Elle se nourrit des 2 faces des feuilles. Ces dernières prennent alors un aspect desséché. En cas de prolifération, les dommages sont spectaculaires et peuvent même mettre en péril la plante.
Diagnostic
Plantes vulnérables | Plantes de la famille des Buxacées (buxus) |
Organes touchés | Feuilles |
Symptômes et dégâts apparents | · Les feuilles sont dévorées, prennent une apparence brûlée et tombent par la suite. · Sur le sol et les feuilles, on remarque des déjections verdâtres ou noirâtres. · Présence de fils de soie sur les feuilles et les rameaux. · Manifestation de chenilles vertes à tête noire sur la plante. |
Origine du problème | L’imago de la pyrale dépose ses œufs sous les feuilles du buis. Des chenilles voraces naissent et dévorent le feuillage de leurs plantes hôtes. |
Comment se protéger de la pyrale du buis ?
Si vos buis ne sont pas encore atteints par la pyrale du buis, il est recommandé de prévenir leur arrivée éventuelle. Pour ce faire, vous avez 2 possibilités, les solutions préventives contre la pyrale du buis n’étant pas nombreuses :
Option 1 : Le piégeage phéromonal
Le piégeage phéromonal est une méthode très prometteuse pour prévenir les attaques de la pyrale du buis. Il permet de capturer les papillons mâles, les empêchant ainsi de se reproduire avec les femelles. Son installation doit se faire au plus tard fin mai. Cette méthode vous permettra d’ailleurs d’identifier les périodes de vol de l’imago.
Option 2 : La mise en place de filets protecteurs
Grâce à cette deuxième solution, vous pourrez facilement empêcher les femelles de déposer leurs œufs sous les feuilles. Pour ce faire, installez sur vos plantes des filets anti-insectes durant les périodes de vols, en juin-juilletet en septembre-octobre.
Bon à savoir : L’installation de piège à phéromones vous indiquera la période adéquate pour la mise en place des voiles protecteurs.
Combattre la pyrale du buis : les traitements naturels et chimiques
1) Ramassage manuel et jet d’eau
Si l’ampleur des dégâts reste encore mineure, vous pouvez toujours ramasser manuellement les larves que vous brulerez ensuite. Rassurez-vous, elles ne sont pas urticantes contrairement à celles de la Processionnaire du pin.
Autre option à considérer : en journée, passez vos buis au jet d’eau puissant pour déloger les chenilles, les chrysalides et les œufs. Récupérez-les ensuite et brulez-les.
Si vous avez des buis de grande taille, frappez les branches à l’aide d’un bâton ou secouez-les énergiquement, ce qui fera chuter les larves et les chrysalides sur le sol. Il ne vous restera plus qu’à les ramasser pour les brûler.
2) Insecticide biologique : Bacillus thuringiensis
Si la prolifération de l’insecte est trop importante, essayez un insecticide microbiologique à base de Bacillus thuringiensis. Vous pourrez facilement en trouver en jardinerie. Une fois ingérée par les chenilles, cette bactérie causera leur mort en quelques heures. Pour cela, vaporisez le produit sur les feuilles. L’opération est à renouveler tous les 10 jours ou après un épisode pluvieux.
3) Traitement chimique
Si vous ne remarquez aucune amélioration, vous pouvez toujours vous tourner vers des insecticides de synthèse. Parmi les produits les plus vendus sur le marché figurent notamment les pyréthrinoïdes, le diflubenzuron et l’acétamipride.