Un sol riche et fertile passe avant tout par un bon amendement, et quoi de mieux que le fumier pour mener à bien ce processus ? En ce sens, son utilisation s’avère alors incontournable. Toutefois, la multiplicité des fumiers disponibles peut vite vous mettre face à un choix cornélien. C’est la raison pour laquelle il est important de connaitre les différents types de fumures organiques afin de trouver celle qui répondra aux besoins de votre sol.
Piqure de rappel sur le fumier
Le fumier est un fertilisant ancestral utilisé depuis des lustres pour enrichir le sol et favoriser le développement des végétaux. Provenant généralement des excréments de gros mammifères, il constitue une source intarissable de substances nutritives pour vos cultures. En effet, il est riche en potassium, en phosphore et en azote, des éléments vitaux pour la plante et participant dans la régénération de l’humus.
En fonction de son origine, le fumier va modifier la nature du sol et lui fournir divers apports. Sachez en effet que chaque fumure se rattache à une utilisation particulière. En d’autres termes, tous les fumiers ne sont pas compatibles avec les différentes natures du sol. Afin que vous puissiez trouver l’amendement en adéquation à vos besoins, voici un petit récapitulatif des fumiers les plus utilisés par les cultivateurs :
Le fumier de cheval
Très prisé par les jardiniers, le fumier de cheval est le plus répandu sur le marché. En effet, vous en trouverez facilement dans les jardineries et les boutiques spécialisées. Acheté en magasin, ce type d’amendement ne requiert pas de processus de compostage avant d’être utilisé. Ses vertus adoucissantes lui permettent d’être un allié de choix pour fertiliser les sols lourds et argileux.
Le fumier de bovin
Il n’est pas rare de voir ce type de fumier mis en tas dans les champs durant la saison hivernale. La bouse de vache se démarque par sa polyvalence, ce qui lui permet d’améliorer la qualité des terres légères (avec une forte teneur en sable et en calcaire).
Si vous habitez aux environs des fermes, vous pourrez sans difficulté en demander auprès des agriculteurs. Si toutefois vous n’en avez pas la possibilité, sachez que le fumier de bovin est disponible sous forme de granulesdans le commerce.
Le fumier de mouton
Il s’agit d’un fertilisant plus rare et pourtant très bénéfique. Le fumier de mouton renferme une forte teneur en potassium, ce qui est parfait pour enrichir un sol appauvri de nutriments à la suite d’une culture trop gourmande (tomates, aubergines, rosiers…). Il possède d’ailleurs les mêmes propriétés que le fumier de cheval, lui permettant ainsi de convenir aux sols argileux et lourds.
Le fumier d’oiseaux
Contrairement à ses homologues qui sont des amendements, le fumier d’oiseaux est plutôt classé dans la catégorie des engrais. Cela s’explique notamment par sa forte teneur en azote. Il est particulièrement indiqué chez les cultures de légumes-feuilles (salades, laitues, scaroles, choux de Bruxelles, épinards, oseilles…).
Pour résumer
Type de fumier | Sol de destination |
Fumier de cheval | Terres argileuses |
Fumier de bœuf (bovin) | Terres sableuses, calcaires et siliceuses |
Fumier de mouton (ovin) | Terres argileuses |
Fumier de volailles | Terres de cultures pour légumes-feuilles. |
Teneur (kilogramme/tonne) en éléments fertilisants du fumier par type de bétail
Bétail | Azote (N) | Phosphore (K) | Potasse (K) | Teneur en oligo-éléments |
Chevaux | 6 | 3 | 5,5 | Moyenne |
Bovin | 5 | 2,5 | 6,5 | Moyenne |
Ovins | 6,7 | 4 | 12 | Moyenne |
Volailles | 35 | 37 | 24 | Élevée |
Comment utiliser le fumier au jardin ?
L’utilisation de la fumure organique au jardin dépendra de sa nature. En effet, l’usage d’un fumier frais et d’un fumier mûr diffère légèrement.
1) Le cas du fumier frais
Si vous vous êtes fait livrer du fumier frais, il est fortement déconseillé de l’épandre directement sur votre sol. Et pour cause, celui-ci peut atteindre des températures très hautes lors du processus de fermentation. Cela aura pour conséquence de dégrader les racines de vos végétaux. De plus, le fumier tout droit sorti de l’écurie, du poulailler ou de l’étable renferme d’innombrables bactéries et parasites qui peuvent être nocifs à la fois pour l’homme et les plantes.
C’est la raison pour laquelle il est important de les laisser composter pendant quelques mois (entre 6 à 12 mois en général). Une fois arrivé à maturité, le fumier pourra alors être utilisé. Généralement, il est conseillé de se faire livrer au début de l’automne. La phase d’épandage (que nous vous expliquerons plus bas !) se déroulera aux environs de mars-avril, c’est-à-dire au printemps.
Comment composter son fumier ?
Avant de constituer un fertilisant riche en éléments nutritifs, le fumier devra passer par le processus de compostage, caractérisé par la dégradation aérobie intense (marquée par la décomposition du fumier et une forte hausse de température) suivie d’une phase de maturation.
Le compostage du fumier se fait de 2 manières :
- Retournez au moins une fois par mois le tas de fumier afin d’accélérer le processus de maturation. Avec cette méthode, le fumier sera utilisable au bout de 6 mois de fermentation.
- Placez le fumier dans un coin de votre champ et laissez-le fermenter à son rythme. Celui-ci arrivera à maturation au bout d’un an. Si vous optez pour cette deuxième solution, pensez à mettre des branchages en dessous du tas pour améliorer l’aération. Cela permettra également une meilleure évacuation des liquides.
Bon à savoir :
- Pour favoriser le processus de compostage et éviter le lessivage des éléments nutritifs, recouvrez votre tas de fumier avec de la paille.
- Pensez à ajouter régulièrement des feuilles mortes ou autres déchets végétaux afin d’améliorer les qualités nutritives du fumier.
2) Le cas du fumier mûr
L’utilisation d’un fumier mûr, c’est-à-dire déjà composté, est relativement simple. En effet, il vous suffit de vous le faire livrer durant le mois de mars et de réaliser la technique d’épandage.
L’épandage du fumier
Comme vous l’aurez compris, l’épandage du fumier ne se réalise que lorsque le fumier arrivera à maturation. Elle s’effectue généralement fin mars. Continuer d’épandre jusqu’à ce que la couche de la fumure atteigne les 6 centimètres. Laissez reposer 3 semaines, voire 1 mois, afin de favoriser l’enrichissement de votre sol. Ce qui veut dire que la mise en terre de vos plantes ou la réalisation de vos semis devra se dérouler dans le courant du mois de mai.
Important : L’épandage du fumier n’est pas obligatoire chaque année, la fréquence idéale étant d’une fois tous les 2 ans.