Le truffier peut se planter sur une énorme partie du territoire, excepté les zones où le climat est à tendance océanique, méditerranéen, continental, et où les températures hivernales sont extrêmement basses. Si vous possédez un terrain calcaire qui dispose de toutes les caractéristiques propres au développement d’un truffier, n’hésitez surtout pas à vous lancer dans cette aventure jardinière. Sachez qu’il est possible de réussir à cultiver des truffes dans un potager grâce aux plants mycorhizés. Toutefois, pour obtenir un rendement acceptable, de nombreux critères doivent être observés. Pour obtenir un truffier digne de ce nom, il faudra passer par les étapes de l’analyse du sol, du choix de l’espèce, du choix de l’arbre-hôte et des soins post-plantation.
Les truffes mycorhizées : que sont-ils exactement ?
Au cas où vous l’ignoriez, les truffes désignent les productions annuelles de ce que l’on appelle le mycélium d’un champignon. Il s’agit plus précisément d’un champignon mychorizien, qui ne peut compléter son cycle qu’en vivant en totale symbiose avec les racines d’un arbre-hôte. Les organes symbiotiques qui sont produits par la combinaison entre le mycélium du champignon et les radicelles de l’arbre se nomment les mycorhizes. Aujourd’hui, vous trouverez auprès des pépiniéristes des plants d’arbres truffiers mycorhizés qui possèdent donc la particularité de produire des truffes. Cependant, ces truffiers ne peuvent produire que s’ils sont plantés dans un sol qui leur est favorable.
Comment planter un truffier ?
L’obtention d’un truffier est un processus complexe, mais il demeure réalisable même par un amateur. Pour réussir ce tour de maître, vous devez passer par les étapes suivantes :
La vérification du sol :
Il est impératif que le sol de vote potager soit :
- Bien aéré
- Drainant
- Doté d’une couche de terre arable d’une épaisseur minimum de 20 cm
- Titulaire d’une activité biologique assez importante
Dans le cas où le sol répond aux critères susmentionnés, vous pouvez effectuer le test calcaire. Il suffit de verser un peu de vinaigre sur une portion de terrain préalablement débarrassée de cailloux et de matières organiques. Si rien ne se passe, cela signifie que votre sol n’est pas assez calcaire. Par contre, s’il se produit une effervescence, même minime, c’est très encourageant. À partir de là, vous pouvez envisager des tests plus approfondis par des professionnels.
La vérification les qualités truffières du sol
Les résultats de l’analyse calcaire vous permettront de connaître les truffes que vous pouvez cultiver. Entre autres, vous aurez à choisir entre la truffe noire du Périgord et la truffe de Bourgogne.
Le choix de l’arbre-hôte
Il existe différents arbres truffiers. Les plus populaires sont :
- Les chênes
- Le pin noir d’Autriche
- Le tilleul
- Le charme
- Le noisetier mycorhizés
Par ailleurs, n’hésitez pas à contacter nos experts si vous avez un doute dans le choix de votre truffier : nous pourrons effectivement vous conseiller efficacement!
La plantation d’un truffier
Le truffier se plante en automne.
À l’aide d’une bêche, une quinzaine de jours avant la plantation, creusez un trou de plantation d’un diamètre largement supérieur à la motte ou au conteneur de l’arbre-hôte. Il faudra retirer les cailloux pour ameublir et affiner le sol. Plantez l’arbre-hôte et rebouchez le trou avec de la terre. Attention ! Il n’est pas utile d’utiliser du terreau ou du fertilisant. S’il vous manque de la terre, prenez-en plus loin dans votre potager. Arrosez copieusement après la plantation, et cela, même s’il pleut. Terminez en installant un paillis. Cela aura pour effet de réduire la fréquence du désherbage et de l’arrosage.
Vérifier la bonne installation de l’arbre
Au cours des 24 mois qui suivent la plantation du truffier, il faudra lui prodiguer les soins qui lui permettront de multiplier le maximum de radicelles. En période de sècheresse, il faudra arroser le truffier tous les 15 jours. L’environnement doit être désherbé manuellement. Dès la deuxième année, il est conseillé de tailler le truffier chaque mois de mars. L’objectif est de dégager le tronc jusqu’à 70 cm. Cela lui offrira un meilleur ensoleillement et une plus belle forme.
Comment booster la mycorhization de l’arbre-hôte ?
La mycorhization des arbres truffiers demeure un mystère pour les scientifiques. Ces derniers n’en comprennent que le principe de base. Comme nous l’avons déjà soulevé précédemment, il faut que le sol soit en adéquation avec la trufficulture, autrement la plantation de l’arbre-hôte est vaine. Pour rappel, la culture de la truffe aura des chances de réussir sur un sol calcaire, drainant, aéré et riche d’une activité biologique.
Lorsque vous vous serez assuré que le terrain est propice à la culture de la truffer, il s’agit maintenant d’inoculer des spores sur l’arbre. Pour ce faire, il faudra utiliser de petits morceaux de truffes qui vont se mettre à germer petit à petit pour ensuite donner des mycéliums truffiers, à l’instar du tuber melanosporum. L’association des jeunes racines de l’arbre-hôte avec les mycéliums va donner les mycorhizes qui seront les porteuses des futures truffes.
Généralement, on procède à la mycorhization des truffiers dès la germination de la graine ou du gland pour le cas du chêne.
Dans le cas où la mycorhization n’aurait pas marché, vous pouvez utiliser des produits créés artificiellement et qu’il faut inoculer dans la terre à une profondeur de 20 cm. En principe, les racines qui sont prêtes à s’associer avec le mycélium truffier se trouvent exactement à cette profondeur. Les produits permettent de booster la mycorhization et non d’accélérer la formation des truffes.
Il est également possible de hâter le processus de mycorhization en inoculant les spores dans le sol d’une façon un peu archaïque. Pour ce faire, broyez des truffes inaptes à la consommation et mettez-les dans une bouteille puis remplissez-là d’eau. Il faudra toujours les inoculer à une profondeur de 20 cm. Pour augmenter les chances de réussite, intervenez juste après une grosse pluie. Si la mycorhization ne marche pas une fois, il est inutile de répéter l’opération.
Le cycle biologique de la truffe
Le cycle biologique de la truffe prend généralement plusieurs mois. Il débute par la germination des spores qui sont présentes en masse dans la truffe elle-même. Des études ont démontré que dans 1 gramme de truffes, il existe plus de 1 million de spores. À la fin de l’hiver, ces spores vont germer et former le mycélium qui va produire les filaments mycorhiziens à l’issue de l’association symbiotique.
À la fin du printemps, jusqu’au début de l’été, deux mycéliums compatibles vont alors s’accoupler afin de former la truffette. Ce n’est que 8 mois plus tard que vous allez pouvoir récolter les truffes adultes.
Quels sont les avantages et les inconvénients du processus de mycorhization ?
La mycorhization est un processus aux multiples avantages.
Avantages | Inconvénients | |
Mycorhization | Améliore l’absorption minérale des nutriments Booste la catalyse du phosphore, de l’azote, du fer, des acides aminés, du polyphénol Booste l’absorption de l’eau Améliore la structure du sol Elargit la floraison Stimule les mécanismes de défense Améliorer l’enracinement de l’arbre-hôte | Ce processus ne fonctionne pas si le terrain n’est pas propice Ce processus met du temps à agir |
Autres informations utiles sur la mycorhization
La mycorhization est un processus totalement différent de l’apport d’engrais.
Plantes qui peuvent être mycorhizés | Les plantes insensibles à la mycorhization | Fréquence de la mycorhization de l’arbre | |
Mycorhization | Les éricacées Les conifères Les orchidées Le châtaigner Le chêne Les pins | Les crucifères Les polygonacées Les brassicacées Les chénopodiacées | La mycorhization intervient une seule fois dans la vie de l’arbre-hôte. |