Oïdium : ce champignon qui feutre vos plantes de blanc

Les feuilles de vos plantes présentent une sorte de moisissure ou un léger feutrage blanc ? C’est sans doute l’oïdium ! Cette maladie bien connue des jardiniers nuit esthétiquement aux végétaux et entraîne la déformation des feuilles. Un manque d’aération du feuillage et une ambiance humide sont propices à son développement. Nous dévoilons comment éviter les risques d’attaque ainsi que les traitements à appliquer pour éradiquer les champignons en cause.
Oïdium

Piqure de rappel sur l’oïdium, une maladie cryptogamique

L’oïdium ou « maladie du blanc » est une maladie cryptogamique très courante chez de nombreuses plantes. En général, elle se déclare en avril et en mai et peut même se prolonger tout au long de l’année.

Les champignons responsables, de la famille des Erysiphacés, sont plus ou moins spécifiques à chaque espèce de la plante contaminée, tout comme ceux de la rouille. Ils développent un mycélium (partie végétative d’un champignon) à l’intérieur des feuilles, des tiges ou des fruits des végétaux infectés, donnant lieu à l’apparition de moisissures. Ils se prolifèrent grâce à des spores qui sont disséminées par l’eau (éclaboussure, ruissellement) et le vent : l’oïdium, comme la plupart des maladies cryptogamiques, est très contagieux et peut facilement se répandre comme une trainée de poudre.

Les cibles favorites de la maladie du blanc

L’oïdium s’attaque à diverses variétés de végétaux, que ce soit les plantes d’ornement, les légumesdu potagerou bien les fruitiers du verger. Parmi ses cibles favorites figurent notamment le rosier, le bégonia, la vigne, le pommier, le groseillier à maquereau, la tomate et le chêne.

Les principaux champignons responsables de l’oïdium

La maladieL’agent pathogène en cause
Oïdium du rosierPodosphaera pannosa
Oïdium du bégoniaMicrosphaera begoniae
Oïdium de la vigneErysiphe necator
Oïdium du pommierPodosphaera leucotricha
Oïdium du groseillierPodosphaera mors-uvae
Oïdium de la tomateLeveillula taurica

L’oïdium : symptômes et dommages

L’oïdium est très facile à reconnaître : des touffes blanches ou grisâtres, se profilent sur les feuilles, parfois même sur les fruits et les tiges. Le feuillage se déforme et se boursouffle. Les agents pathogènes s’attaquent principalement aux jeunes organes.

Les dommages sont essentiellement d’ordre esthétique, l’oïdium entraine rarement la mort de son hôte, mais la plante, affaiblie par la dégradation de ses feuilles, fleurit peu et perd en vitalité.

Quelles sont les actions préventives contre l’oïdium

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Pour éviter l’apparition de l’oïdium, vous êtes tenus, comme souvent dans le cas des maladies cryptogamiques, de mettre en œuvre des solutions préventives :

  • Dans le choix des plantes, privilégiez les espèces les plus coriaces qui sont les plus réfractaires à l’attaque des champignons. Un jardinier professionnel saura vous guider vers la meilleure option.
  • Faites en sorte que les végétaux bénéficient d’une bonne aération afin d’éviter que l’humidité ne progresse, les champignons se propageant rapidement en présence d’eau.
  • Veillez à mettre de l’espace entre les végétaux lors de la plantation.
  • Débarrassez de manière régulière les mauvaises herbes et les feuilles mortes de votre jardin.
  • Si vous plantez des rosiersdégagez leur centre avec un outil de taille que vous aurez par la suite nettoyé et désinfecté.
  • N’arrosez jamais vos plantes (surtout les feuilles) par forte chaleur. C’est la raison pour laquelle le moment idéal pour l’arrosage est en début de matinée.
Astuce de notre expert
Si malgré ces mesures préventives, l’oïdium se manifeste encore dans votre plantation, la première chose à faire est de retirer les parties contaminées (il est d’ailleurs conseillé de retirer la plante entière si c’est possible). Brûlez-les ensuite afin de tuer les champignons et freiner la propagation de la maladie. Une fois cette étape terminée, il faudra passer par les fongicides. Si possible, tournez-vous toujours vers des produits agréés en agriculture biologique pour préserver l’environnement.

Comment soigner l’oïdium ?

Le traitement au soufre

Le soufre est depuis toujours reconnu pour ses vertus désinfectantesantiseptiques et surtout fongicides. C’est donc un allié de choix pour traiter l’oïdium. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas dangereux pour les humains, les animaux et les abeilles.

Le soufre est disponible sous forme de poudre à mouiller. Il vous suffit ensuite de le mélanger avec de l’eau en fonction des doses spécifiées sur l’emballage. L’erreur à ne surtout pas commettre est de dépasser les proportions prescrites. Non seulement cela risque de ne pas être efficace, mais pourrait aussi détériorer la santé des végétaux. Pour la même raison, évitez de pulvériser la solution par forte chaleur, le moment parfait étant en début de matinée. L’opération doit être répétée 2 fois, à 15 jours d’intervalle

Important : ce produit est essentiellement préventif. Néanmoins, si l’oïdium se manifeste, vous pouvez traiter dès l’apparition des premiers symptômes. À noter que si le traitement curatif n’est efficace que si la surface des feuilles (ou des tiges) contaminées n’excède pas les 15 %. Au-delà, vous ne pouvez plus rien faire mis à part le retrait de la partie touchée.

Les décoctions, des remèdes tout aussi efficaces !

Pour faire des économies, vous pouvez bien sûr vous tourner vers les préparations maison, qui en plus d’être moins chères sont tout aussi puissantes. Le purin d’ortie ou la décoction de prêle font notamment partie des options les plus plébiscitées des jardiniers. Pour ce faire, pulvérisez vos plantes avec ces solutions, toujours en matinée avec une fréquence de 2 fois, à 15 jours d’intervalle.

L’Eau de Javel, une solution à considérer

Ces derniers temps, certains professionnels recommandent d’utiliser des solutions à base d’Eau de Javel (10 ml pour 1 litre d’eau), à la fois comme solution curative et préventive. En guise de prévention, pulvérisez la préparation à la fin de l’automne. Si par contre, vous voulez l’utiliser pour traiter vos plantes, vaporisez-la une fois par semaine en évitant les heures d’ensoleillement.

Important : Ce traitement est certes efficace, mais engendre des effets néfastes sur la fertilité du sol. Ainsi, n’oubliez pas de recouvrir ce dernier avecune bâche lorsque vous pulvérisez la solution d’eau de javel sur vos végétaux.

Soigner l’oïdium avec du lait

Une pulvérisation régulière des feuilles avec du petit lait ou du lait écrémédilué à 10 % dans l’eau constitue également une alternative de choix pour soigner l’oïdium. Ce traitement, contrairement à ceux cités plus haut, est plus efficace par temps ensoleillé. En effet, les rayons solaires entrainent la formation de radicaux peroxydes dans la solution lactée, qui sont très toxiques pour les champignons. D’ailleurs, ce remède boosterait les défenses immunitaires des végétaux, grâce à la forte teneur en fer du lait.

Attention ! Ne dépassez surtout pas les proportions indiquées sinon d’autres variétés de champignons se développeraient.

Autres traitements pour venir à bout de l’oïdium

Traitement au bicarbonateTraitement au permanganate
1 cuillère à café + 1 litre d’eau, 1 cuillère à café de savon de Marseille liquide

Vaporiser la préparation sur les feuilles après chaque grosse pluie
1,5 g (jusqu’à 10 grammes en cas de fortes attaques) de permanganate dilué dans 1 litre d’eau

Pulvériser la plante 1 fois, tous les 15 jours

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